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14 septembre 2008 7 14 /09 /septembre /2008 01:33

En choisissant le mariage, l’homme entre dans la sphère de la contrainte familiale. Célibataire, il ne connaissait pas ce souci. Alors, est-il bon de se marier et pourquoi le fait-on ? Par tradition ou conviction ? Parce-que vient un temps où l’on se lasse de sa vie de « solo » mais aussi parce qu’on idéalise la vie en couple.

Cependant, il est un élément nouveau qui est venu, depuis près d’un demi-siècle, changer le passage de l’état de célibat à celui de mariage. Avant, les jeunes vivaient en majorité chez leurs parents  jusqu’au mariage, où commençait alors la vie de couple. Mais aujourd’hui, la plupart des jeunes vivent un temps de célibat hors milieu familial, en solo indépendant, en colocataire, ou encore en concubinage, libres de toute contrainte familiale.

Soudain, un jour ils découvrent ou croisent la personne de leur choix ; celui-ci se fixe. Pourtant, ce temps vécu, plus ou moins long, de célibat et de relative indépendance, leur a ouvert de nouveaux horizons, a façonné quelque peu leur mode de vie et leur comportement social, a forgé peut-être une nouvelle personnalité en eux, si bien qu’ils arrivent au mariage avec un certain oubli de ce que peut représenter une contrainte familiale !

Enthousiastes d’emboîter le pas dans celui de leurs aînés, de suivre leur tradition et modèle – pas forcément le meilleur - ils découvrent progressivement cette nouvelle contrainte, qu’ils assument ou feignent d’ignorer (comme si elle n’était pas là, au centre de leur couple tout neuf) ; ils en font l’expérience tout en conservant néanmoins, au fond d’eux même enfoui, cet acquis du pouvoir de liberté éprouvée dans leur temps de célibat et d’autonomie tout  juste achevé.  

Avec les années qui s’empilent, les responsabilités qui augmentent, les enfants qui grandissent et resserrent les liens ou les divisent, l’égalité qui attise certains passages conflictuels, cette part restée enfouie et ancrée en chaque conjoint, refait surface et les pousse à l’interrogation intérieure : Que me reste t’il de l’époque de mon célibat joyeux, ou : dans quelle galère je me suis engagé ?

 

Pourquoi  me suis-je donc marié, si cela m’a  conduit à voir ma vie personnelle s’effacer, ma vie de couple se dégrader sans cesse, justement à cause de cela : de vivre en couple et d’être responsable d’une famille ? Habitudes, ennui, frustrations de toutes sortes prennent alors de l’importance et la morosité ambiante se développe en lieu et place du bonheur attendu. On fait avec ; on met ses pantoufles et l’on voit passer le temps ! Les autres pensent, de l’extérieur : voilà une famille heureuse. Si ce n’est que, petit à petit, l’ennui  gagne et la désunion progresse, ou ce sont des conflits en permanence….jusqu’à la rupture fatale. Non ce n’est pas fatalité : c’est logique.

 

Vient ce temps où les enfants s’en vont et où ce même couple qui s’était engagé dans l’euphorie du bonheur, porté par l’allégresse d’une fête de famille des plus prisées qui soient, finit tout simplement par se séparer. Ce ne sera plus cette fois au nom de l’idéal bonheur (non atteint) mais pour la quiétude des esprits et par sagesse de raisonnement, en admettant du bout des lèvres que le mariage n’est pas tel qu’on se l’imaginait !

 

Et puis, il y a ceux qui, comme moi, quittent pour d’autres raisons : qui admettent difficilement la fin de leur propre famille (lignée directe) pour voir celle de leurs enfants apparaître et leur montrer qu’ils sont passés du statut de parents à celui de grands-parents (les Papis et Mamies comme on les nomme!), tandis que de leur côté ils en viennent à s’apitoyer sur leur petit couple en déclin et auquel l’égalité a permis que l’un et l’autre puissent diriger, c'est-à-dire les deux, tant et si bien que c’est personne . Personne ne peut prendre, de ce fait, de décision (drôle de législation moderne qui se veut efficace!)

 

Mais le principe de liberté demeure. Malgré leur âge, ces « 3èmes âges » restent les personnes qu’ils ont été jusque là. Simplement, ils viennent enfin de sortir du carcan des responsabilités familiales directes.

 

Avant de fonder sa propre famille, chacun a d’abord vécu dans sa famille maternelle de nombreuses années. Celle-ci  vous aura marqué à vie. Puis, l’on fonde sa famille, conçue et dirigée sans-doute un peu différemment, tout en conservant tout de même quelques repères de sa famille d’origine.  On a ainsi, tant bien que mal, assumée sa lourde mission, le plus souvent avec peine, amour  et persévérance. Alors doit-on se sentir obligé de continuer cette tâche avec  la famille de ses propres enfants ? Le moment, la chance que dis-je, sont venus  pour nous permettre de revivre libres, et plus nécessairement mariés. A partir de ce moment, c’est le passage du témoin aux enfants qui s’opère et à leur tour de prendre en mains leur destin.

 

La séparation,  dans ce cas, permettra d’éviter les réunions et fêtes de famille qui pourraient vite devenir trop nombreuses et trop lourdes à gérer ou à soutenir. Chacun des conjoints pourra décider de voir et de recevoir à son tour les enfants et petits enfants, lorsqu’il le souhaite, sans que cela ne devienne une contrainte pour l’autre. C’est aussi  cela la liberté de la famille. Entretenir des liens au-delà de ce temps de l’éducation et de l’autonomie ne peut constituer une obligation ni même un devoir : c’est juste un choix personnel Et ce n’est surtout plus un choix de couple !  

Telle est ma vision de la famille et de sa suite.

 

DEMOCRATE

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