Problème d’ordre juridique et éthique
Des textes qui vont trop loin !
Le problème que pose le mariage, au regard de la société moderne : celle dans laquelle nous évoluons aujourd’hui .
D’après le droit de la famille, tel qu’il est inscrit au code civil, le mariage oblige les époux à avoir un lieu de résidence commune, un devoir plus ou moins énoncé de partage du même lit (dit lit conjugal), d’avoir une communauté de vie et des activités partagées. Le droit canonique d’origine fait même obligation de partage du lit. Allons donc !
(Le but du mariage étant la procréation et le fondement d’une famille).
Pourquoi donc le législateur a-t-il voulu coucher de sa plume les principes régulant le sort de la couche matrimoniale dans le cadre d'un simple contrat entre deux personnes privées ? Pourquoi la loi civile et la loi de l’église vont jusqu’à se mêler de ce qui constitue avant tout une intimité de couple ? Je dis cela surtout à l’attention des jeunes couples qui songent au mariage et qui peut-être même en rêvent. Qu’ils ne manquent pas de se poser les questions qui importent vis-à-vis de toutes ces obligations et textes qui les attendent et qui tôt ou tard leur poseront problème. Le modèle de vie qu’on se choisit doit être personnel et tout accord doit rester tacite entre époux, et non formel.
Oui, nos textes vont trop loin, si bien qu’ils ne sont plus crédibles aujourd’hui , chaque individu s’en remettant à son bon sens, à son imagination, voire à sa façon de concevoir le « modus vivendi » de son foyer.
Personnellement, je ne reconnais pas tous ces soi-disant devoirs imposés du mariage et considère que l’on doit pouvoir continuer de mener sa vie comme on l’entend, marié ou pas. Je rappelle que le principe constitutionnel de liberté et celui plus large des droits de l’homme passent avant tout autre considération, y compris celle relative au statut matrimonial, et doivent guider tous nos choix.
S’il doit se trouver, en chemin conjugal, que ma liberté est atteinte, du fait des lois sur le mariage, alors je ne veux pas (ou plus) de ce mariage là.
On se marie librement (le libre consentement étant une condition préalable à la signature d’un contrat de mariage), donc ce doit être librement aussi que l’on doit pouvoir continuer d’agir selon son entendement lorsque marié, l’un comme l’autre. Si le mariage devient une source de privations ou de frustrations, il n’est plus du tout intéressant pour l’homme (comme pour la femme d’ailleurs). Son côté contraignant lui enlève tout attrait comme formule d’union et compromet ses chances de durée. Car, dans un système égalitaire, les conflits deviennent plus problématiques et, si répétitifs, conduisent inéluctablement à la Rupture ….coûteuse dans tous les cas.
Voilà pourquoi les jeunes doivent bien réfléchir aux conséquences d’un tel acte d’engagement, libre en apparence, mais source de maux traumatisants au bout d’un temps donné. La rigidité sans appel des règles de vie du mariage (cf. code civil), fait qu’il se pose comme le "domaine réservé de frustrations assurées" à plus ou moins brève échéance, avec encore plus de certitude aujourd'hui dans le contexte d'égalité homme-femme.
Ce mal là vaut-il la peine d’être vécu ? Fonder une famille aujourd’hui signifie se charger d’un très lourd fardeau. Pourquoi donc vouloir charger ainsi sa vie ? La réponse est : soit l’on allège le système pour l’adapter aux conditions de notre société, soit l’on court le grand risque de voir exploser le nombre des divorces ! Ce dilemme est sans appel.
DEMOCRATE (juillet 2008)