Je ne dénonce pas l’adultère car c'est pour moi un concept que je ne reconnais que de façon restreinte. Tromper son conjoint n’est vrai que dès lors qu’on lui ment s’il vous questionne sur ses doutes ou vous interroge directement sur une relation extra conjugale. Se marier c’est s’engager à être fidèle, objecterez-vous certainement, mais moi je me suis engagé à être fidèle de cœur et je le suis resté.
Dans ce prononcé du vœu de mariage, je n’incluais pas la notion de fidélité physique telle que beaucoup la conçoivent. Elle n’était pas dans mon entendement ou concept de l’acte de mariage. Il s’agissait avant tout du désir de fonder une famille.
Dans une société qui n’accepte pas la polygamie (ce qui se comprend car il ne peut y avoir de légitimité avec le mariage que pour une seule personne, selon nos lois laïques ou religieuses), il est évident que « l’adultère » est la seule voie ouverte en compensation de la frustration ou des dilemmes qu’engendrent ce statut, contraire à la nature sexuée et aux désirs de l’homme depuis ses origines. Si ce n‘était pas vrai, alors pourquoi tant d’hommes ont-ils justement, soit des aventures, soit des maîtresses, dans nos sociétés monogames d’Occident ? C'est qu'ils ne sont pas entièrement satisfaits de ce que le mariage voudrait leur imposer pour la vie : décider de leur bonheur dans un sens unique (parfois cul de sac).
Le mariage m’a permis de fonder une famille et j’en suis très satisfait et heureux. L’adultère (ou relations extra conjugales) que vous nommez ainsi est ce qui m’a permis de connaître de grands moments de bonheur et fait découvrir que l’amour était infini, ne pouvait se limiter à la seule rencontre d’un jour ou même à l'acte d’engagement d’un autre jour, car chaque jour est nouveau et il en va ainsi tout au long de sa vie. Je ne ressens donc point coupable et je ne me plains pas d'avoir vécu cela. Chacune de mes rencontres m’a apporté d’infinies richesses (que j’aime à découvrir chez autrui). Chacune fut pour moi une expérience bénéfique, riche d’enseignement sur la condition féminine et sur la psyché de l’autre sexe.
Grâce à ce cheminement, j’ai pu comprendre combien ce qui est le plus important dans la vie est d’entretenir sa capacité à aimer, de percevoir les appels, besoins et signes des autres, de partager des temps privilégiés de l’existence avec différentes personnes humaines, ne fut-ce pour la vie. Chacun donne et reçoit dans une relation et si vous en avez une seule, vous ne pourrez recevoir autant, car vous serez limité par les propres limites de votre partenaire, et n’atteindrez jamais de ce fait les richesses des ressources plurielles.
Il n’y a donc pas drame (ou péché) dans le recours à l’adultère mais signe de plus grande liberté et d’ouverture d’esprit. Vous n’êtes pas obligés de vous coller aux traditions ou normes. Sachez aussi user de votre libre arbitre, même en amour. Le drame ne commence que lorsque vous décidez d’abandonner votre famille et que vous optez délibérément pour vous engager sur la voie de la rupture de votre première union, laquelle étant considérée comme la plus légitime, pour la société. Si l’on quitte sa femme définitivement pour une autre, alors là oui l’on devient adultère (au sens du langage biblique) ; là oui, j’admets que l’on puisse utiliser ce terme. Mais ce que l’on nomme « adultère » dans une simple et passagère relation extra - conjugale et où certains y voient une faute, une brèche, si faute, n’est alors qu’une bien petite faute, qui ne mérite pas qu’on y porte grande attention et qu’on en parle autant. Ce n’est que le déroulement des péripéties de la vie (de couple).
Être démocrate, c’est être ouvert aux autres, tous les autres : cela s’apprends, même pour l’amour !
DEMOCRATE